Les lettres à travers l'acoustique, l'articulation, l'écriture et l'émotion.
Informations issues de « Introduction à la phonétique du français, par Fernand Carton, Bordas », p 48.
Formants | F1 | F2 | F3 |
---|---|---|---|
a antérieur | 660 | 1350 | 2380 Hertz |
ɑ postérieur | 620 | 1150 | 2250 Hertz |
- Les formants (F1, F2, F3) sont les fréquences particulièrement renforcées par la résonnance du canal vocal :
aux diverses configurations du canal vocal propres à chaque voyelle correspond un spectre avec des formants différents.
- Chaque voyelle a une intensité et une fréquence fondamentale spécifiques.
La position des organes qui détermine la forme du canal vocal reste la même lorsque varie la fréquence du son fondamental.
Celle-ci est déterminée par le nombre des accolements glottiques par seconde, lequel nombre détermine à son tour F0 (fondamental),
responsable de la hauteur mélodique de la parole.
Les formants, eux, sont responsables de la couleur vocalique (on dit généralement le timbre des voyelles).
- Le spectre de 'a' est compact et celui de 'i' diffus.
Les deux formants les plus bas, F1 et F2, sont plus proches pour a que pour i.
Extraits de "Utilisation des voyelles dans la pratique rééducative de la voix" par le Dr Nicole Charpy, Phoniatre dans
"Voix parlée et chantée » de Carine Klein-Dallant, Orthophoniste.
- La position du A s’obtient à partir de la position de repos en ouvrant légèrement la mâchoire, tout en gardant la langue aplatie
(les bords de la langue au contact du bord interne des dents).
On aménage ainsi un espace de toute la partie antérieure et médiane de la bouche.
Tandis que la partie postérieure de la langue se bombe vers l’arrière et le bas, rétrécissant la filière pharyngo-laryngée ...
Le larynx a tendance à descendre.
- Le voile du palais peut se comporter de deux façons :
Articulation du A antérieur
Articulation du A postérieur
L'écriture du A
La lettre A, première lettre de l'alphabet occidental, dérive de la première lettre de l’alphabet
protosinaïtique qui est représentée par un taureau.
Le taureau se dit Alpu en akkadien, aleph en phénicien et dans les langues sémitiques.
- Formes originaires : Taureau, tête de taureau, cornes
- Sens originaire : Energie primordiale.
Selon Marc-Alain Ouaknin, dans les mystères de l’alphabet, éditions Assouline :
Le taureau est le signe premier, car il représente « la force », l’énergie utile à la vie, à l’agriculture,
au transport,
énergie primordiale qui met l’être en mouvement, qui fait passer de l’être à l’existence.
- Le dessin du taureau existe déjà dans le hiéroglyphe égyptien.
- Le dessin du taureau est le déterminatif de 'bétail'.
La plupart des mots égyptiens sont dotés, à la suite des signes phonétiques
servant à les écrire, d’un déterminatif indiquant la catégorie sémantique à laquelle ces mots appartiennent.
- Le taureau est ensuite réduit à sa tête seule, avec bouche et œil ou sans.
C’est la forme graphique que l’on trouve sur les inscriptions protosinaïtiques.
Inscriptions protosinaïtiques
- Très vite, le dessin de la tête se simplifie et devient :
- Mais le plus souvent :
Inscriptions protosinaïtiques
- Le Aleph devient alpha et se présente toujours avec le trait de la tête et les deux cornes.
Mais le alpha a changé de sens :
- L’alpha grec en écriture cursive s’écrit avec les cornes tournées vers la droite.
En écriture étrusque :
En alphabet latin et européen :
Selon le Dr Nicole CHARPY, phoniatre, dans Voix parlée, voix chantée p 81 de Carine Klein-Dallant, Orthophoniste :
- Le A se rapproche de l’expression du fou rire, du rire contrefait (lors desquels la mâchoire entr’ouverte laisse apparaître les
dents).
- Le bâillement dans son temps expiratoire est plutôt vocalisé sur un A.
- C’est également la voyelle de l’effroi, du cri de rage, de la peur bouche ouverte, des pleurs bouche ouverte. Emotions pendant
lesquelles la mâchoire est ouverte et la bouche particulièrement pour l’effroi est en carré.
- On retrouve aussi la surprise craintive et la douleur imprévue.
- On retrouve là, le caractère tonique voir agressif de cette voyelle, manifestement tournée vers l’interlocuteur dans une
relation d’affirmation de soi.
- Valérie François, orthophoniste y ajoute : le a prolongé indiquant la satisfaction après une attente.
Ecriture d'Arthur Rimbaud, Voyelles. 1871.